ÉTIENNE TSHISEKEDI VIENT D'ÊTRE LIBÉRÉ AUJOURD'HUI.

Chers compatriotes,

C'était écrit, c'est arrivé, c'est fait, c'est confirmé, Étienne Tshisekedi vient d'être libéré du joug de la famille... Tous les médias périphériques en parlent. Chacun commente de sa façon. Ce qui est important est qu'il vient d'être libéré aujourd'hui le 24 avril.

En ce moment, sa résidence est prise d'assaut par les combattants, ces avant-gardistes infatigables; les sympathisants et connaissances qui tiennent à vivre l'ambiance de leurs propres yeux; sans oublier les proches et les membres de sa famille biologique, tous aux anges.

Munis de leurs rameaux, tous sont entrain de danser et de chanter à la gloire du Seigneur et à la libération du libérateur libéré : 

" Nzambe aponi yo, osalela yeee,

  Na nzoto mpe na motema na yo mobimba, 

  Nzambe aponi yo..."

Que se passe-t-il ?

C'est l'histoire d'une nation et d'un peuple esclavagisé face à son destin. Celui-ci, écrit depuis la nuit de temps, finit toujours, contre vents et marées, tôt ou tard, par se trouver un de ses meilleurs fils, un "sans faute", un "sans tâche", créé et né pour délivrer son peuple de la dictature et de l'esclavagisme. 

Ils étaient 13 à écrire une lettre de 52 pages au dictateur Mobutu en 1980.

Face à l'entêtement de Mobutu, ils l'ont défié en créant un autre parti politique à côté du MPR-Parti-État.

On ne défie pas le dictateur impunément. Il a utilisé tous les moyens de l'État pour réduire ces entêtés à leur simple expression : Interpellations, confiscations des biens personnels, bannissements, intimidations, menaces, arrestations, tortures, relégations, résidences surveillées, emprisonnements...et il faut avoir des nerfs en acier, le coeur de lion et les ressources mentales et spirituelles loin au dessus de la moyenne pour résister.

S'il y en a qui ont été fauchés au front armes en mains, tous les autres ont tout simplement déposé leurs armes pour se livrer avec femmes, enfants, entourage, corps, coeurs, cerveaux et esprit à leur bourreau, crachant ainsi sur la mémoire des milliers des congolais morts pour les avoir soutenus.

Mais quand Dieu tient à sauver son peuple, il créé son homme en image de la colombe blanche qui ne répond pas aux vilipendes. Il guide ses pas, le préserve de toute souillure, lui donne un coeur de lion, le rend constant, visionnaire, impartial, ennemi des biens matériels pour ne penser qu'au peuple d'abord, et le laisse guider par une "étoile" invisible des hommes ordinaires prêts à contester ce qu'il dit, mais cela ne peut jamais le détourner de sa mission.

Avec l'appui des combattants regroupés au sein de la DPR, il défie le dictateur en organisant un meeting au Pont Kasavubu en date du 17 janvier 1988. Il est saisi par la soldatesque mobutienne, tabassé à mort, mis au gnouf et ce, avant de l'assigner à résidence surveillée où il restera jusqu'au 24 avril 1990.

Chers compatriotes,

Si la Passion de Jésus de Nazareth n'a vécu que l'espace de quelques jours de "la semaine Sainte" du mois d'avril, la Passion de Étienne Tshisekedi ( avec son épouse, ses enfants et autres membres loyaux ) elle, a duré plus de 11 ans. C'est-à dire entre 1979 et avril 1990 et, c'est la première étape, celle qui fait l'objet de notre lettre, tandis que la deuxième, qui va du 24 avril 1990 jusqu'à nos jours, interviendra à une autre occasion, tenons : 

 Juillet 1979 :

Mobutu est au faîte de sa gloire, il a la vie de tous les congolais entre ses mains. Il dirige le pays d'une main de fer et sème la terreur. Pour entrer dans ses grâces, il faut user de flatteries et de mensonges; et c'est dans ce contexte que les policiers zélés ont massacré les creuseurs du diamant à Katekelayi au Kasaï Oriental. Tout le monde a peur, sauf Étienne Tshisekedi et quelques-uns de ses collègues députés nationaux. Ils ont adressé une lettre de protestation au président de l'Assemblée nationale. Mais Mobutu, lui, s'est senti visé et s'en est pris aux protestateurs et surtout à Étienne Tshisekedi à qui il a dit, je cite :"Tu veux ma peau, tu te trompes, c'est moi qui aurai la tienne"

Décembre 1980 :

Quand on aime son peuple, les menaces ne sont que des nuages qui passent loin au-dessus de la tête : Voilà encore Étienne Tshisekedi (avec ses 12 collègues députés) qui revient avec un véritable requisitoire contre Mobutu et son système dans une lettre ouverte dite de 52 pages. Là, Mobutu n'a pas tergiversé et il leur a imposé le chemin de la croix et la traversée du désert : interpellations, bastonnades, tortures, bannissements, prisons, relégations.

15 février 1982 :

Étienne Tshisekedi et ses camarades font ce qu'aucun congolais (zaïrois) n'avait osé faire. Créér un deuxième Parti (UDPS) pour concurrencer le MPR, s'était signer sa mort. Et Mobutu a sévi comme il savait le faire. Tshisekedi a été arrêté et envoyé dans des grandes prisons dont celle de Oshue à Bandundu.

1983 : On le libère pour le reléguer à son village de Mupompa avec son épouse et ses enfants.

1985 : On encendie son village Mupompa, on en compte plusieurs morts et on le relégue à Isangi en Province Orientale.

Fin février, on le libère, mais moins de 8 mois plus tard, il est arrêté pour outrage au chef et jeté en prison de Makala.

1986 : On le libère en février et on le reprend en juin pour le réeléguer ensuite à Mupompa.

1987 : On le libère et il se rend en Europe et en Amérique pour expliquer le sens de son combat. À son retour au pays, il est copieusement battu et tourturé à l'aéroport de Ndjili. Son seul pêché, c'est d'avoir porté la cravate.

Tous ses collègues fondateurs qui n'ont pu supporter le poids de la croix se sont écriés :" Père, père et président fondateur, on en peut plus, pourquoi tu nous as abandonnés ainsi ? - Dis seulement une parole et nous serons guéris, car il n'y a point de salut en dehors de toi. Mobutu qui n'attendait que cette capitulation les a tous repris dans les instances du MPR, sauf Étienne Tshisekedi qui a refusé de se salir.

1988 :

Abandonné par ses camarades, sauf le reste du peuple congolais (et sa famille) pour qui il se bat. Étienne Tshisekedi se décide de tenir un meeting le 17 janvier au pont Kasavubu (place des Martyrs) en pleine ville de Kinshasa. La soldatesque mobutienne le tabasse, le torture et le jette en prison de Makala.

On le libère le 11 mars pour le reprendre le 08 avril et l'envoyer en relégation à Dungu et enfin à Monga où il était coupé de tout contact et du monde des humains pendant au moins 6 mois.

Mars 1989

On l'assigne à résidence surveillée à son domicile de Kinshasa sur le boulevard du 30 juin jusqu'au 24 avril 1990.

24 avril 1990

Mobutu est déjà à N'Selé pour son discours et c'est pendant qu'il s'apprétait à nous faire comprendre son émotion, qu'on a vu sa soldatesque plier bagages et abandonner leur prisonnier. Le seul prisonnier politique que Mobutu détenait parce qu'il servait d'abord le peuple avant de servir le MPR, son président fondateur et lui-même.

Oui, Etienne Tshisekedi vient d'être libéré aujourd'hui même du joug de la famille (système) mobutienne et avec lui, le multipartisme.

Voilà pourquoi, il est le père de la Démocratie en RDC.

Chers compatriotes,

En ce jour du 24 avril, laissez-moi vous dire que le Congo n'est pas maudit et que Dieu l'aime beaucoup. Il l'a tant aimé qu'il nous a envoyé un digne fils congolais pour nous sortir de cet enfer terrestre.  

Ceux qui croient en lui vont marcher avec lui jusqu'à l'accomplissement de sa mission et ceux qui le trahissent et le vilipendent subiront le sort qu'ont subi les juifs dans le désert...Alléluia, Ingeta !

En attendant de nous revoir prochainement, je vous prie de ne pas regarder ma tête, plutôt la vie politique de cet homme. Pensez-vous réellement que s'il n'avait pas la mission de sauver le Congo, il se garderait de toute compromission et serait en vie jusqu'à présent ? - Bososola !

Cela étant, mobilisons-nous derrière cet homme en éloignant de nous la division, la haine, la jalousie et surtout les vilipendes contre sa personne, sa famille biologique et ceux qui lui sont fidèles. Il est le seul, alors le seul à nous faire sortir de cet enfer terrestre.

Kâmona Kûmvua Kâmba, Tshiondo wa Mbîsha Balâla, Richard Babadi